Ce dimanche 17 avril 2022, les Églises Catholique et Protestante ont fêté Pâques. L’Église Orthodoxe, quant à elle, est en train de vivre la Semaine Sainte pour une célébration pascale ce dimanche 24 avril. Ce décalage de date diffère selon les années : d’une semaine (comme 2022), de deux ou trois semaines et parfois la fête tombe le même jour pour toutes les Églises. Pourquoi ?

Deux calendriers et deux lunes

Pour comprendre ce décalage d’une manière très simplifiée, les Églises Catholique et Protestante suivent le calendrier grégorien, du nom du pape Grégoire XIII qui décréta son adoption en 1582 après JC, une réforme ayant pour objectif de mieux suivre le soleil en rattrapant 10 jours de retard sur l’étoile solaire et en passant sans transition du jeudi 4 octobre au vendredi 15 octobre 1582. Ce décalage a dû augmenter avec les années pour arriver aujourd’hui à 13 jours. L’Église Orthodoxe a alors refusé de se soumettre à cette réforme et continue de suivre le calendrier julien, instauré par Jules César en l’an 45 avant JC, car il serait plus proche des dates des grands faits historiques. C’est pour cette raison que Noël est majoritairement fêté le 25 décembre en occident et le 07 janvier en orient.

Mais si c’est un décalage uniforme de 13 jours, pourquoi Pâques ne tombe jamais à la même date et pourquoi le décalage entre les Églises varie d’une année à l’autre ? Pour compliquer davantage les choses, selon le concile de Nicée en l'an 325, un article détermine la date de Pâques aussi bien dans le calendrier julien que grégorien : « Pâques est le dimanche qui suit le 14ème jour de la lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement après. » plus vaguement, Pâques est le premier dimanche qui suit la première pleine lune de printemps. Ce qui veut dire que, d'une part, Pâques tombe obligatoirement un dimanche, peu importe la date, contrairement à Noël qui tombe forcément un 25 décembre ou un 07 janvier ; et d'autre part, la lune est un facteur déterminant. Pour couronner le tout, les 2 calendriers cités au-dessus ne se basent pas, eux-mêmes, sur les phases véritables de la lune mais chacun utilise une méthode de calcul différente basée sur lune fictive.

Est-ce si important la date ? Non, le plus important est de célébrer la résurrection du Sauveur par laquelle notre résurrection vers la vie éternelle est devenue possible. Il nous a alors paru important de parler des origines de cette fête. Pas de panique, on vous explique tout dès le début.

Pâques ou Pâque... un peu d’histoire

La fête de Pâque, au singulier sans S à la fin, est une fête juive célébrée chaque année, par les hébreux depuis l’Ancien Testament jusqu’à aujourd’hui par les juifs du monde entier.

Mais que fête-t-on exactement par la Pâque ? La libération du peuple hébreu de son esclavage en Égypte et son exode vers la terre promise par le biais du prophète Moïse.

C’est également l’occasion de commémorer la protection divine du « peuple élu », les préservant de la dernière frappe contre le peuple égyptien et son pharaon cruel et entêté. En effet, après avoir donné beaucoup d’occasions et d’avertissements au gouverneur égyptien afin de libérer les hébreux retenus en esclavage depuis près de 400 ans, Dieu parla à Moïse et l’informa qu’Il enverra l’ange de la mort prendre les âmes de tous les premiers-nés dans le but d’envoyer un dernier message fort au pharaon.

Pour préserver Son peuple, Dieu leur ordonna de prier, de sacrifier des agneaux et de marquer leurs habitations en répandant le sang des agneaux sur les portes de leurs maisons avec une branche d'hysope. Cet agneau offert en sacrifice dans chacune des familles deviendra l’agneau pascal, offert chaque année pour rendre grâce à Dieu et en mémoire de cette libération. Le Seigneur Jésus Christ Lui-même pratiquait ce rite annuel accompagné de Sa mère, Sainte Marie, et de Son père, Saint Joseph.

Quel rapport avec le christianisme ?

La fête de Pâques, au pluriel, est la célébration la plus importante dans la foi chrétienne avec la fête de la Sainte Nativité (Noël). Les chrétiens commémorent la résurrection du Christ. Un évènement très important où le Fils de Dieu, par Sa propre mort, vainquit la Mort dans tous les sens du mot. Pour comprendre le lien entre la Pâque et Pâques, rappelons-nous quelques évènements…

En réalité, la venue de Jésus sur Terre ne correspondait aucunement à la « forme » du Roi Sauveur à laquelle s’attendaient les hébreux : ils voulaient un Sauveur majestueux, d’une lignée royale, fort et puissant pouvant donner au peuple hébreu toute sa splendeur.

Or Jésus de Nazareth est né dans une étable au milieu des animaux, issu de parents modestes, a un discours trop pacifique à leurs yeux et même quand Il fait Son entrée à Jérusalem, Il l'a fait à dos d’âne et non à cheval. Tant de détails qui ne concordaient pas avec l’image du Libérateur si longuement attendu. Pire, Il se dit Fils du Dieu tout puissant ! Des affirmations blasphématoires inacceptables pour la majorité. Pourtant les prophéties en parlaient.


Admiré et suivi par de plus en plus de fidèles, la notoriété de celui qu’on nommera « le Roi des juifs » était croissante. Ce qui remplit de jalousie le cœur des pharisiens et des prêtres du temple. On Le captura avec l’aide de Judas, L’amena devant le Sanhédrin, assemblée législative traditionnelle d'Israël et son tribunal suprême et on L’accusa de blasphémer Dieu.

Jésus fut conduit ensuite devant Ponce Pilate, gouverneur romain, qui ne voyait rien de mal en cet homme et préféra laisser choisir le peuple entre Jésus de Nazareth, homme pieux qui n’avait rien à se reprocher, et Barabbas, un criminel meurtrier multirécidivistes condamné à mort. Car tous les ans, pour la fête de Pâque juive, Pilate avait la coutume de libérer un prisonnier pour gagner la sympathie du peuple. Contre toute attente, le peuple s’écria « Crucifies le Nazaréen et libère nous Barrabas ! ». Face à l’insistance du peuple, des prêtres et des pharisiens, Ponce Pilate n’eut le choix que d’ordonner l’exécution de Jésus Christ.

Ainsi, pendant la Pâque juive, Jésus fut capturé, jugé, torturé, crucifié et mis au tombeau. Sa résurrection survint trois jours après sa mort et beaucoup en furent les témoins ; à l’image des soldats romains qui gardaient le tombeau et qui furent achetés ou opprimés pour ne pas répandre la nouvelle.

Cette Pâque est devenue la fête de Pâques des chrétiens où le sang versé n’était plus celui des agneaux mais celui du Christ. Jésus devint l’agneau de Dieu et versa Son sang pour toute l’humanité. Voici donc le lien entre Pâque et Pâques : dans le judaïsme on commémorait et commémore le passage de l’esclavage à la libération, dans le christianisme, on commémore le passage de la Mort à la Vie éternelle.

La question que beaucoup se sont posés était de quel Roi Sauveur pouvait-il s’agir ? Et pourquoi s’est-Il sacrifié ? Aujourd’hui, la réponse est simplement évidente : un Roi de Miséricorde venu pour rétablir l’alliance entre le Créateur et toute Sa Création condamnée pour son péché originel et sa récurrente mauvaise conduite. Un Sauveur qui, par Amour, libère les pêcheurs de leurs fardeaux, réalise des miracles de guérison et surtout répand un message d’espoir et d’espérance sans favoritisme de peuples, de races, de sexe ou de classe sociale. « Dieu est Amour ! » Jean 4 :8-10

Pour découvrir et comprendre la signification et les origines des symboles de Pâques, nous vous invitons à lire notre article, prochainement en ligne, intitulé Œufs, cloches ou lapins en chocolat : symboles ou contes pour enfants ?

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