Tout était une histoire de rites

La Présentation du Seigneur Jésus Christ au Temple est une fête célébrée chaque année à une date fixe : le 2 février, pour le calendrier grégorien et le 15 du même mois, pour le calendrier julien. Cette fête commémore la venue au Temple de la Sainte Famille avec ses trois membres sacrés, Saint Joseph, Sainte Marie et l’Enfant Jésus, le 40ème jour après Sa naissance, pour l'accomplissement des rites prescrits par la Loi de Moïse lors de la naissance d’un enfant.

À savoir, pratiquer un rite d’expiation sur la jeune mère, après une durée d’attente et de purification de 40 jours après la naissance et offrir, en sacrifice, un agneau de l’année et un jeune pigeon ou tourterelle. Si le foyer avait des revenus modestes, il pouvait uniquement offrir 2 jeunes pigeons ou tourterelles. En parallèle, tout premier-né devait être consacré au service de Dieu. Le père pouvait procéder au rachat de la consécration pour un montant de cinq sicles d’argent pour le Temple.

En bons fidèles et serviteurs de Dieu, la Vierge Marie et son époux, Saint Joseph, se mirent en route pour Jérusalem afin d'accomplir les commandements de la Loi, alors que la Sainte Famille habitait à Bethléem, dans la maison de leur proche Salomé.

Rencontre entre l'Ancien et le Nouveau Testaments

Arrivée au Temple, la Sainte Famille fut alors accueillie par le vieux Syméon « […] un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. » (Luc 2:25) et par Anne, fille de Phanuel, une femme prophétesse très avancée dans l’âge et qui « […] ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. » (Luc 2:37). Syméon, ce sage âgé à qui le Saint Esprit avait annoncé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur, prit le nouveau-né sur ses bras et s’exclama « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » (Luc 2:29-32) Cette phrase de Syméon, si connue aujourd’hui dans la liturgie de l'Église, est le leitmotiv de la fête. La rencontre du vieux Syméon et d'Anne avec le Christ marque en réalité la rencontre de l'Ancien Testament et de ses prophéties avec le Nouveau Testament.

Le vieil homme salua le couple et les bénit. Mais en rendant l’Enfant à Sa mère il prononça des phrases à la Mère de Dieu qu’elle ne comprendra pas dans l’immédiat : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » (Luc 2:34-35). Cette dernière prophétie de Syméon prédisait les miracles, les enseignements, le jugement, la passion et la mort du Fils de Dieu pour le rachat de toute l’humanité.

Syméon un vieux sage mais pas que !

Syméon, ou encore Siméon, parfois même Simon, aurait été l'un des 72 commentateurs juifs qui traduisirent les Saintes Écritures en grec sous le règne du roi Ptolémée II Philadelphe. Lorsque Syméon traduisait les paroles du prophète Isaïe : « Voici que la vierge concevra et enfantera un Fils », il se mit à penser qu'il s'agissait là d'une erreur. Il voulut alors écrire « jeune femme » au lieu de « vierge ». C’est à ce même moment qu’un ange de Dieu lui apparut et l’empêcha de commettre cette erreur de traduction déformant la prophétie. L’ange promit à Syméon qu'il ne mourrait pas avant de voir, de ses yeux, l'accomplissement de la prophétie d'Isaïe.

Une fête historique

La fête de la Présentation du Seigneur au Temple est l'une des plus anciennes connues. Déjà au IVème siècle, l'Église de Jérusalem la célébrait de façon solennelle. La fête s'est ensuite répandue dans toutes les églises locales puis célébrée à Constantinople et à Rome.

La fête de la Présentation du Seigneur au Temple est mentionnée dans les écrits et sermons du prêtre martyr Méthode d’Olympe (ou de Patare) (260-312), de Saint Cyrille de Jérusalem (315-386), de Saint Grégoire le Théologien (329-389), de Saint Amphilochius d'Iconium (340-394), de Saint Grégoire de Nysse (335-394) et de Saint Jean Chrysostome (347-407).

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